Du 26 au 28 novembre, se tiendra à Lyon le 25e congrès de la SFETD, le RDV annuel des professionnels spécialistes de la douleur.
Reconnue comme un droit fondamental du patient depuis la loi du 4 mars 2002, la douleur constitue une priorité de santé publique en France.
Premier motif de consultation aux urgences et chez les médecins généralistes avec près de deux tiers des consultations médicales, la douleur concerne 12 millions de Français soit 20 % de la population.
Définie comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée ou ressemblant à celle associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle », la douleur est différente d’une personne à une autre et revêt différents caractères : liée aux soins, aiguë et chronique.
L’épidémiologie de la douleur chronique met en évidence son impact majeur sur la vie quotidienne des patients. La douleur ne se limite pas à une simple sensation physique : elle influence profondément la mobilité, l’autonomie, la santé mentale et les relations sociales.
Sa temporalité répétitive et persistante met alors en jeu des processus biopsychosociaux qui agissent comme des facteurs de maintien et devient dès lors, un phénomène complexe.
L’implication active des professionnels de santé, le déploiement de structures de santé dédiées et les thérapeutiques existantes et nombreuses, se révèlent cependant parfois insuffisantes face à la douleur chronique dont souffrent 30% des adultes.
Dans des contextes cliniques spécifiques où la douleur est prégnante, et pour laquelle la réponse médicamenteuse ne suffit plus, des voies thérapeutiques « non médicamenteuses » existent.
L’apport des psychothérapies
La prise en soin de la douleur chronique s’appuie sur des compétences de professionnels issus de champs théorico-cliniques divers (médicaux, psychopathologiques…) qui travaillent conjointement pour élaborer un projet de soin personnalisé. Le psychologue livre une expertise d’évaluation psychique sur la perception subjective de la douleur, ses répercussions et les processus psychopathologiques en jeu dans le déclenchement, la gestion et chronicisation de la douleur.
Dans l’ouvrage Psychothérapies des patients douloureux chroniques, Anne Masselin-Dubois, psychologue clinicienne, éclaire la compréhension de la douleur à travers les sciences psychologiques, neuropsychologiques et philosophiques. Elle apporte des vues complémentaires sur la prise en soin de la douleur aiguë et chronique dans des champs variés (oncologie, réanimation, réseaux en ville…) et propose une grande diversité des modèles, programmes et dispositifs psychothérapeutiques élargissant les possibilités de prise en charge : des thérapies cognitives et comportementales (TCC), thérapies d’acceptation et de d’engagement (ACT), au modèle EMDR et l’hypnose médicale, aux plus novateurs comme la réalité virtuelle et les applications mobiles.
L’apport de la chirurgie
La chirurgie de la douleur est souvent irremplaçable lorsque l’action médicamenteuse vient à montrer ses limites. En effet, des techniques chirurgicales y compris de neuromodulation, peuvent être proposées aux trop nombreuses personnes qui ne peuvent être suffisamment soulagées par les médicaments antalgiques.
Ces techniques de neuromodulation permettent d’agir directement sur les circuits nerveux impliqués en délivrant focalement une stimulation électrique sur le système nerveux pour en modifier le fonctionnement, soit en corrigeant un dysfonctionnement pathologique, soit en renforçant les mécanismes compensateurs de ce dysfonctionnement.
La chirurgie de la douleur constitue une « arme » thérapeutique redoutable, tant les progrès technologiques dont elle bénéficie ont été exponentiels ces dix dernières années.
Ses techniques offrent une alternative innovante, ciblée et plus durable au soulagement de la douleur chronique que l’antalgie médicamenteuse.
Mal connue des praticiens et des patients et donc, souvent considérée à tort, comme une « solution de la dernière chance », la chirurgie de la douleur s’impose aujourd’hui comme une stratégie thérapeutique à part entière à l’efficacité cliniquement démontrée.
Dans cet ouvrage, le seul en langue française, les spécialistes Marc Lévêque et Pia Vayssière se sont entourés d’une soixantaine d’auteurs experts pour partager une vision multidisciplinaire des techniques de neuromodulation et lésionnelles les plus innovantes et offrir un éclairage précieux à toutes celles et ceux qui souhaitent comprendre, appliquer ou développer ces techniques prometteuses face à la douleur chronique.

En savoir + sur le sujet
Physiologie moléculaire de la douleur, Bernard Calvino, Professeur honoraire de Neurosciences à l’Université Paris XII-Créteil. Titulaire de la chaire de Physiologie à l’École Supérieure de Physique et Chimie Industrielles de la Ville de Paris.
Revue Douleur et analgésie

Organe officiel de la Société Française d’Etude et Traitement de la Douleur (SFETD)
Première revue internationale francophone, créée en 1988, La revue s'adresse à tous ceux, spécialisés ou non, qui souhaitent parfaire et actualiser leur formation continue et transmettre leur savoir. Elle répond ainsi aux attentes d'un nombre croissant de professionnels de la santé (neurologues, anesthésistes, dentistes, neurochirurgiens, psychologues…) impliqués directement dans la lutte contre la douleur ou dans le domaine plus étendu des soins de support.
Douleur postopératoire : Livre blanc (PDF téléchargeable sur le site de la SFETD)

Collaboration SFAR / SFETD
Issu d’une collaboration pluri-professionnelle et pluridisciplinaire, ce nouvel ouvrage présente une synthèse des recommandations de bonne pratique sur la douleur postopératoire et la chronicisation douloureuse. Il aborde de façon multidisciplinaire, les différents aspects du parcours du patient opéré, afin de proposer une prise en charge optimale pour détecter les patients à risque, prévenir le risque de chronicisation, et prendre en charge précocement ces patients. Ce livre pédagogique, rédigé collectivement par les meilleurs experts dans le domaine est destiné à tous les soignants et synthétise tout ce que vous avez voulu savoir sur la douleur postopératoire et que vous n’avez jamais oser demander.
Et aussi…
Reconnaître la fonction psychothérapeutique du médecin généraliste
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Photo du dossier : cottonbro studio